Avenir du diesel : combien de temps continuera-t-il d’exister ?

En France, près de la moitié des véhicules particuliers roulent encore au diesel, malgré le durcissement progressif des réglementations. Plusieurs grandes villes interdisent déjà la circulation des modèles les plus anciens, tandis que les zones à faibles émissions multiplient les restrictions. Les constructeurs automobiles réduisent leur offre de moteurs diesel, anticipant les échéances européennes qui visent à éliminer progressivement ces motorisations.

Certains professionnels du secteur continuent pourtant de miser sur le diesel pour des usages spécifiques, profitant de dérogations ou de calendriers différenciés selon les régions. Les disparités entre territoires et catégories de véhicules compliquent la donne pour les conducteurs appelés à renouveler leur voiture en 2024.

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Où en est vraiment le diesel en France en 2024 ?

Le diesel refuse de tirer sa révérence dans le paysage automobile français. Même si sa part dans les ventes de voitures neuves s’effrite chaque année, il reste fermement ancré dans le parc roulant. En 2024, près de 45 % des voitures qui sillonnent nos routes tournent encore au gazole. La domination de l’essence sur le marché du neuf ne suffit pas à effacer plusieurs décennies de stratégies fiscales favorables au diesel.

Pour les constructeurs, la page est en train de se tourner. Les gammes se rétrécissent et bon nombre de citadines ou compactes abandonnent le diesel. Pourtant, les utilitaires et SUV familiaux conservent ce carburant, plébiscité pour son autonomie et ses performances sur longues distances. Les gestionnaires de flottes, eux, savent que le diesel reste la meilleure option pour avaler les kilomètres sans grever le budget carburant.

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Face à l’offensive des hybrides et de l’électrique, le moteur thermique recule. Mais en dehors des métropoles, là où les bornes de recharge restent rares, le diesel garde de solides arguments : consommation contenue, grande autonomie, coût au kilomètre encore imbattable pour qui roule beaucoup. Côté ventes, l’essence capte l’essentiel du marché neuf, suivie par les hybrides, tandis que l’électrique avance, mais sans raz-de-marée.

La donne évolue vite. Face aux nouvelles règles et aux annonces des marques, les automobilistes hésitent, oscillant entre peur de l’obsolescence et besoin de fiabilité. Le diesel persiste, mais ses perspectives dans les grandes villes s’assombrissent d’année en année.

Interdiction progressive : quelles sont les échéances et les zones concernées ?

La pression monte sur les véhicules diesel en milieu urbain. Les ZFE, ces zones à faibles émissions, s’installent dans plus de quinze métropoles, de Paris à Marseille en passant par Lyon. Ici, l’accès dépend d’une vignette Crit’Air bien visible sur le pare-brise : sans elle, impossible de circuler certains jours, voire plus du tout.

Le calendrier se tend. À Paris, les modèles diesel mis en circulation avant 2011 (Crit’Air 4 et plus) sont déjà bannis. En 2025, ce sera au tour des Crit’Air 3, puis des Crit’Air 2 à l’horizon 2030. Lyon et Marseille suivent la cadence, tout comme Grenoble, Toulouse ou Strasbourg, qui appliquent aussi leurs propres règles, parfois plus strictes, parfois plus souples.

Ville Échéance Crit’Air 4 et 5 Échéance Crit’Air 3
Paris 2021 2025
Lyon 2022 2026
Marseille 2022 2026

À mesure que ces zones s’étendent, circuler avec un diesel ancien tourne au casse-tête. Ceux qui possèdent encore une voiture récente, conforme à la norme Euro 6d, profitent d’une marge de manœuvre. Mais pour combien de temps ? L’arrivée de la norme Euro 7 va accentuer la sélection, poussant peu à peu les moteurs thermiques d’ancienne génération hors des villes.

Quelles alternatives pour les automobilistes face au déclin du diesel ?

Face à la disparition programmée du diesel, les conducteurs n’ont plus d’autre choix que d’explorer de nouvelles pistes. La voiture électrique attire de plus en plus, portée par l’essor du réseau de bornes et par des modèles qui gagnent en autonomie sans faire exploser les tarifs. Les aides publiques, bonus écologique, prime à la conversion, donnent un coup de pouce, même si le prix d’achat reste un obstacle pour de nombreux ménages.

Les hybrides gagnent du terrain, en particulier auprès des gros rouleurs qui ne veulent pas renoncer au thermique du jour au lendemain. Hybride simple ou rechargeable, ils offrent une transition douce, tout comme les moteurs essence modernes, moins impactés par les restrictions dans les ZFE et souvent moins coûteux à entretenir qu’un diesel récent.

D’autres solutions émergent pour celles et ceux qui tiennent à leur moteur à combustion : biocarburants et e-fuel pointent le bout de leur nez, encore confidentiels mais adaptés à la course à la neutralité carbone. L’hydrogène s’invite aussi dans le débat, surtout sur les utilitaires et quelques modèles haut de gamme, bien que son réseau reste embryonnaire.

Voici les principales alternatives qui s’offrent aux automobilistes selon leur usage et leur localisation :

  • Voitures électriques : idéales pour la ville et les trajets quotidiens courts ou moyens.
  • Hybrides : solution rassurante pour qui roule beaucoup et craint la panne de batterie.
  • Essence : choix polyvalent, facile à adopter dans la plupart des régions.
  • Biocarburants / e-fuel : pour prolonger l’utilisation du moteur thermique tout en limitant l’impact environnemental.
  • Hydrogène : technologie en devenir, réservée pour l’instant à quelques pionniers.

voiture diesel

Acheter une voiture diesel d’occasion en 2024 : pièges à éviter et conseils pratiques

Le marché du diesel d’occasion n’a rien d’un long fleuve tranquille. Les modèles récents se vendent encore sans difficulté, surtout auprès de ceux qui avalent les kilomètres. Mais la prudence est de mise. Première règle : contrôler la vignette Crit’Air. Les véhicules classés Crit’Air 2, répondant à la norme Euro 6d, circulent encore dans la plupart des ZFE, mais l’étau se resserre rapidement. Mieux vaut se renseigner sur les restrictions locales avant de craquer pour une annonce alléchante.

Le kilométrage est un indicateur clé : un diesel citadin, enchaînant les petits trajets, risque de souffrir. Privilégiez les voitures qui ont surtout roulé sur route et dont l’entretien ne souffre aucune zone d’ombre. Exigez carnet, factures et contrôle technique à jour. Un filtre à particules colmaté ou une vanne EGR fatiguée peut transformer une bonne affaire en gouffre financier.

Côté budget, les coûts d’entretien d’un diesel moderne grimpent. Pièces plus chères, interventions plus complexes… Surveillez la décote : elle s’accélère, surtout pour les modèles anciens mal classés en Crit’Air. Pour qui parcourt plus de 20 000 km par an, le diesel conserve encore de l’intérêt, à condition d’anticiper les évolutions réglementaires dans la région où l’on vit.

Avant d’acheter, gardez en tête ces recommandations incontournables :

  • Préférez les modèles Euro 6d, encore tolérés dans la plupart des grandes villes.
  • Examinez de près l’historique d’entretien, véritable gage de tranquillité.
  • Intégrez la question de la revente à moyen terme, car le marché évolue vite.

Le diesel continue de rouler, mais le temps file. Pour qui envisage de s’y accrocher ou de tourner la page, la route s’annonce semée d’arbitrages, et d’opportunités à saisir pendant qu’il en est encore temps.