90 euros, c’est le prix affiché sans détour sur les brochures des concessionnaires depuis avril 2024. Pas de manœuvre complexe, pas d’apport dissimulé : cette mensualité s’étale noir sur blanc sur les publicités de la location longue durée. Propulsées par les mesures de l’État et l’ambition des marques, ces offres bousculent le paysage auto, forçant à repenser le rapport à la propriété.
Le principe séduit une clientèle variée, mais la réalité du marché rappelle vite à l’ordre : pour décrocher une voiture neuve à ce tarif, mieux vaut s’armer de patience et d’éligibilité. Car, selon la marque et la région, l’accès à ces loyers très réduits se heurte à une foule de critères, parfois restrictifs, souvent frustrants.
Pourquoi de plus en plus d’automobilistes cherchent une voiture à moins de 100 euros par mois
Le leasing social électrique a rebattu les cartes du secteur en France. Ce dispositif, porté par le gouvernement, s’adresse de front aux ménages modestes en ouvrant la porte d’une voiture électrique neuve pour une centaine d’euros par mois. Pas de faux-semblant : l’objectif est clair, accélérer la bascule du parc automobile français vers les véhicules électriques et faire reculer les émissions polluantes. La cible ? Ceux dont le revenu fiscal de référence ne dépasse pas le seuil fixé par l’administration.
Pour beaucoup de foyers, habitués à rouler dans une voiture thermique vieillissante, ce plan constitue le déclic tant attendu. L’électrique attire aussi pour ses frais d’utilisation réduits et une mécanique simplifiée. Ce sont surtout les chiffres qui parlent : franchir la barre des 100 euros mensuels, sans devoir avancer un centime, fait basculer la décision pour de nombreux conducteurs.
La conséquence ne s’est pas fait attendre : les offres de leasing social disparaissent parfois en quelques jours. Peugeot, Renault, Dacia, chacun dégaine ses modèles, la Dacia Spring en tête, pour rendre la mobilité électrique plus concrète. Ce modèle, régulièrement cité, demeure l’une des rares références accessibles sous conditions via la location longue durée. La demande explose, poussant les constructeurs à revoir doucement leurs lignes d’assemblage, et à réviser leurs stratégies pour satisfaire cette envie massive d’électrique abordable.
Quels modèles sont vraiment accessibles à 90 euros par mois sans apport ?
Sur le papier, s’offrir une voiture à 90 euros par mois sans apport relève presque du jeu de piste. Les constructeurs généralistes s’appuient principalement sur le leasing social électrique pour attirer les profils qui cochent toutes les cases. En premier plan, la Dacia Spring : proposée autour de 90 €/mois sur 48 mois, cette citadine électrique promet environ 230 km d’autonomie WLTP. Mais l’accès à ce tarif ne souffre aucun écart : il faut entrer dans le moule des critères de revenus imposés par le dispositif.
Une autre candidate, la MG4, se distingue ponctuellement avec une offre à 99,99 €/mois sur 24 mois, sans apport, mais sans bonus écologique en 2024. Ce modèle compact, bien doté, séduit par son autonomie et un rapport qualité/prix avantageux pour ceux qui parviennent à profiter de cette fenêtre étroite. Du côté de la Renault Twingo E-Tech ou de la Fiat 500e, les loyers peuvent passer sous les 100 euros, mais presque toujours avec une avance de 2 500 euros, sauf campagne promotionnelle exceptionnelle.
La Citroën Ami détonne dans le paysage : ce quadricycle électrique, accessible dès 14 ans avec le BSR, affiche un loyer de 19,99 €/mois sur 4 ans, mais réclame un apport initial conséquent de 2 600 euros. Pour les foyers qui ne peuvent avancer une telle somme, il reste quelques options lors d’opérations spéciales ou grâce à l’intervention des collectivités locales. L’offre demeure mouvante, guidée par la tension entre la demande et la capacité des constructeurs à suivre le rythme.
Leasing, location longue durée : ce qu’il faut savoir avant de se lancer
Avant de signer une location longue durée (LLD) ou une location avec option d’achat (LOA), il vaut mieux examiner le contrat à la loupe. La promesse d’une mensualité basse et d’une voiture électrique neuve sous la barre des 100 euros a de quoi séduire, mais le détail compte : tout n’est pas compris. Le kilométrage annuel est plafonné, souvent entre 10 000 et 15 000 km. Dépasser cette limite se paie cher, jusqu’à une quinzaine de centimes le kilomètre en trop.
Il existe des différences notables entre les deux formules. La LLD impose de rendre le véhicule à la fin, sans possibilité de rachat. La LOA, de son côté, autorise l’achat du véhicule à l’issue du contrat, à condition de régler sa valeur résiduelle. Ce choix peut peser lourd pour ceux qui souhaitent éviter la revente ou, au contraire, investir sur la durée.
Avant de vous décider, regardez de près les services présents ou absents dans le contrat. Voici les points à vérifier systématiquement :
- entretien (parfois facturé à part),
- assistance,
- garantie constructeur,
- assurance auto tous risques souvent exigée.
L’apport initial reste courant (sauf dans le cadre du leasing social). Les aides publiques, comme le bonus écologique ou la prime à la conversion, viennent alléger la note, mais leur attribution dépend du modèle, de la finition et du niveau de revenus du foyer.
Il est toujours possible de négocier le kilométrage, le montant de l’apport ou les pénalités. Un contrat ajusté avec soin écarte bien des déceptions lors de la restitution.
Comment obtenir une offre personnalisée et rouler bientôt dans votre nouvelle voiture
Pour décrocher une offre de leasing vraiment adaptée à votre situation, la première étape passe par une simulation en ligne. Les sites des constructeurs et des courtiers spécialisés offrent des outils précis : vous indiquez le modèle, la durée, le kilométrage annuel, votre revenu. Il devient alors plus facile de comparer différentes marques et modèles, car chaque constructeur ajuste ses loyers selon l’autonomie, les finitions ou la disponibilité des aides.
Les simulateurs prennent en compte le revenu fiscal de référence pour les offres de leasing social. Ils déterminent automatiquement l’éligibilité, l’apport, le montant de la mensualité et la liste des véhicules accessibles dans votre secteur. En concession, les conseillers ajustent ensuite l’offre après avoir vérifié vos justificatifs et, parfois, étudié la reprise de votre ancien véhicule.
N’hésitez pas à demander des précisions : quels services sont inclus ? L’entretien, la garantie, l’assistance, voire l’installation d’une borne de recharge à domicile, modifient le coût total. Les délais de livraison varient d’un modèle à l’autre. Pour des références comme la Dacia Spring ou la Renault Twingo E-Tech, l’attente peut s’allonger sous la pression de la demande.
Gardez toujours en tête la flexibilité du contrat : un kilométrage sur-mesure, des options que l’on peut adapter, et la possibilité de racheter le véhicule à la fin du bail font la différence. Pour avancer sereinement, il faut une simulation précise, poser les bonnes questions, et surveiller régulièrement l’arrivée de nouveaux modèles ou les changements de critères d’accès. Le marché évolue vite, et saisir la bonne opportunité demande vigilance et réactivité.
Un simple chiffre sur une affiche ne résume jamais toute l’aventure. Mais pour ceux prêts à décoder les offres et à saisir le bon moment, la promesse de rouler en électrique à petit prix n’a jamais été aussi concrète.


